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L'INDOMPTABLE | En cours

Expérimentations préliminaires avec la soie d’asclépiade

Mes dernières observations à l’atelier se font avec l’intrigante soie d’asclépiade. Les asclépiades sont des plantes indigènes vivaces. Elles ont des fleurs habituellement roses violacées au Québec, et elles forment des sortes de cocottes qui renferment des soies douces appelées « aigrettes ». Le nectar des fleurs d’asclépiades est la seule source alimentaire des chenilles de monarque. Historiquement, les Premières Nations s’en servaient aussi à des fins médicinales, en guise de baume pour la douleur. Leurs aigrettes, qui sont en fait des tubes microscopiques, leur confèrent la possibilité de flotter et d'être un très bon isolant. Elles ont aussi l’étonnante capacité d’absorber les huiles et sont donc en mesure d’aider à décontaminer, par exemple en cas de déversement marin. Cette plante, comme tant d’autres, est simplement  fascinante.

La première installation prend la forme d’un cube fermé, recouvert de bâches blanches utilisées pour le camping. À l’intérieur, une simulation de tempête s’active via des ventilateurs d’ordinateurs reliés à un système aléatoire génératif. La programmation déclenche les ventilateurs à tour de rôle, créant un tourbillon de milliers de soies d’asclépiade évoquant une rafale de neige.

Le titre du projet, L’indomptable, fait référence à la nature même de cette plante. On a tenté de l’apprivoiser pour le textile, en exploitant ses propriétés isolantes et absorbantes, mais sans réel succès industriel. Quelques usages artisanaux subsistent, mais l’asclépiade reste difficile à contenir. C’est précisément ce potentiel poétique qui m’intéresse.

Intention

Longtemps perçue comme une mauvaise herbe, l’asclépiade devient ici médium central. Ses soies, d’une finesse spectaculaire, sont libérées dans l’espace à l’image d’un début de tempête de neige. Je les traite non seulement comme matière plastique, mais comme souffle, trace, élan suspendu. La plante devient vecteur d’un mouvement invisible : dispersion, migration, passage. Elle interroge l’instabilité, la précarité du vivant et le besoin de beauté dans le cycle des choses. L’installation évoque une tentative simple, naïve, de représentation naturelle.

Vidéo : Mériol Lehmann

Système génératif : Alexandre Burton, Artificiel

Merci au soutien du CALQ (recherche et création) pour ce projet à multiple volets.

 © 2021 by Philippe Pilon.

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